Merci à Nicolas Thomas du journal "La Manche Libre"
pour être venu dans mon atelier, s'intéresser à mon travail
m'écouter expliquer mes différentes techniques
et en faire une jolie synthèse dans le cadre des "visites du jeudi"


20220806_abat-jour_un_bruit_qui_court.JPG, août 2022

Michèle Gervais, lumière sur le linge de maison Artisanat Depuis 13 ans, Michèle Gervais recycle linge de maison en Abat-Jour dans son atelier du Bd Du Luxembourg. « J’ai réalisé mon premier Abat-Jour en 1985 », se souvient Michèle Gervais, Aujourd’hui grand-mère épanouie qui a lancé son activité en 2009. « Je suis toujours auto entrepreneur et c’est parfait pour moi ». Écolo, mimi comme certains l’appellent à Avranches, a compris très tôt l’intérêt de recycler les objets. Sous ses mains expertes, bouts de tissus précieux, linge de maison retrouvent une seconde jeunesse comme Abat-Jour. Elle est la seule dans la Manche à maîtriser cet art. « Lors d’une exposition à Cherbourg on m’a appelée abat-jouriste. » Michèle a du se faire aux mathématiques et développer sa propre technique pour réaliser ses gabarits d’abat-jour. « Il n’existe pas d’outils.» L’artisan se plie en quatre sur le parquet de son atelier pour mesurer les bonnes dimensions. « Redonnez vie à du linge de maison de famille, c’est quelque part assurer la transmission du patrimoine de ses grands-parents.» le linge de nos aïeux se découvre sous un nouveau jour quand la lumière illumine les fines broderies des initiales ou le monogramme de la famille. L’effet « waouh! » est encore plus joyeux avec des serviettes brodées en damassé. Indiennes, Toile De Jouy, robe de mariée. Michèle a ses petits secrets pour débarrasser le linge de ses impuretés. « je le blanchi moi-même et, pour enlever les taches, je mets le linge à sécher au soleil et la lune. Si c’est de la matière naturelle, lin ou coton les taches disparaissent. » L’artisan travaille également avec du tissu imprimé, comme des indiennes ou, plus rarement avec de la toile de Jouy en Josas très bien conservée depuis son impression en 1806. « C’est un tissu qui a été réalisé en l’honneur de la venue de Napoléon à Jouy.» Michèle s’attelle aussi à des demandes plus particulières. « Il m’est arrivé de réaliser un abat-jour dans une ancienne robe de mariée ou de communion.» Outre les tissus qu’on lui apporte ou qu’elle chine à droite et à gauche, Michèle recycle également les pieds de lampe à l’image de ce couvercle de soupière. « Venir travailler dans mon atelier, c’est ma joie de vivre », confie Michèle. La septuagénaire, jamais à court d’idées, teste actuellement des nouvelles formes d’impression écologique. Grâce au tanin contenu dans les feuilles, elle obtient leur négatif sur du tissu par simple pression. Toutes ces techniques sont à découvrir lors des Visites Du Jeudi auxquelles elle participe depuis de nombreuses années.