article de "La Manche Libre"
Par Michèle Gervais le mercredi, août 17 2022, 16:51 - articles de Presse - Lien permanent
Merci à Nicolas Thomas du journal "La Manche Libre"
pour être venu dans mon atelier, s'intéresser à mon travail
m'écouter expliquer mes différentes techniques
et en faire une jolie synthèse dans le cadre des "visites du jeudi"
Michèle Gervais, lumière sur le linge de maison
Artisanat
Depuis 13 ans, Michèle Gervais recycle linge de maison en Abat-Jour dans son atelier du Bd Du Luxembourg.
« J’ai réalisé mon premier Abat-Jour en 1985 », se souvient Michèle Gervais, Aujourd’hui grand-mère épanouie qui a lancé son activité en 2009. « Je suis toujours auto entrepreneur et c’est parfait pour moi ». Écolo, mimi comme certains l’appellent à Avranches, a compris très tôt l’intérêt de recycler les objets. Sous ses mains expertes, bouts de tissus précieux, linge de maison retrouvent une seconde jeunesse comme Abat-Jour. Elle est la seule dans la Manche à maîtriser cet art. « Lors d’une exposition à Cherbourg on m’a appelée abat-jouriste. » Michèle a du se faire aux mathématiques et développer sa propre technique pour réaliser ses gabarits d’abat-jour. « Il n’existe pas d’outils.» L’artisan se plie en quatre sur le parquet de son atelier pour mesurer les bonnes dimensions. « Redonnez vie à du linge de maison de famille, c’est quelque part assurer la transmission du patrimoine de ses grands-parents.» le linge de nos aïeux se découvre sous un nouveau jour quand la lumière illumine les fines broderies des initiales ou le monogramme de la famille. L’effet « waouh! » est encore plus joyeux avec des serviettes brodées en damassé.
Indiennes, Toile De Jouy, robe de mariée.
Michèle a ses petits secrets pour débarrasser le linge de ses impuretés. « je le blanchi moi-même et, pour enlever les taches, je mets le linge à sécher au soleil et la lune. Si c’est de la matière naturelle, lin ou coton les taches disparaissent. »
L’artisan travaille également avec du tissu imprimé, comme des indiennes ou, plus rarement avec de la toile de Jouy en Josas très bien conservée depuis son impression en 1806. « C’est un tissu qui a été réalisé en l’honneur de la venue de Napoléon à Jouy.» Michèle s’attelle aussi à des demandes plus particulières. « Il m’est arrivé de réaliser un abat-jour dans une ancienne robe de mariée ou de communion.» Outre les tissus qu’on lui apporte ou qu’elle chine à droite et à gauche, Michèle recycle également les pieds de lampe à l’image de ce couvercle de soupière. « Venir travailler dans mon atelier, c’est ma joie de vivre », confie Michèle. La septuagénaire, jamais à court d’idées, teste actuellement des nouvelles formes d’impression écologique. Grâce au tanin contenu dans les feuilles, elle obtient leur négatif sur du tissu par simple pression. Toutes ces techniques sont à découvrir lors des Visites Du Jeudi auxquelles elle participe depuis de nombreuses années.